C’est dans une vieille demeure bourgeoise isolée à la campagne que débute Héritiers. Autrefois symbole d’accomplissement social, elle est aujourd’hui devenue gouffre financier et source de discordes : vouloir la conserver à tout prix pourrait engloutir entièrement chaque membre de la famille. Alors Julie joue les contorsionnistes entre sa mère retraitée attachée à ses murs, sa tante qui réclame son dû, son mari à qui elle cache la vérité et son frère Jimmy, qui représente l’éternel enfant que nous portons en nous et que nous cherchons à étouffer. Jimmy dépense toute son énergie à inventer sa vie, et son imaginaire est si puissant qu’il nit par prendre le pouvoir sur sa sœur et entraîne petit à petit toute la famille dans sa danse funèbre.
Un conte fantastique sur le déni de réalité, Héritiers plonge ainsi progressivement d’un intérieur aux miroirs trompeurs dans un monde où des personnages manipulés par des forces invisibles essaient de gagner encore quelques instants avant l’effondrement total. Entre vie et mort, fable et réalité, vérité et mensonge, le récit de cet aveuglement collectif questionne l’érosion de nos certitudes dans un monde en pleine mutation.