Le Théâtre Molière

Un théâtre à la française

Là où la tradition du théâtre à l’italienne génère une différenciation forte du public entre parterre populaire et loges des élites, le Théâtre Molière s’apparente à un théâtre à la française et propose une plus grande graduation des qualités d’implantation du public et un souci marqué pour une meilleure visibilité du spectacle : vaste parterre, première galerie large et entourante, loges ouvertes presque communicantes, un paradis conçu pour accueillir des places économiques, un large plateau encadré par des espaces de service.

C’est cet aspect « républicain » qui fait du Théâtre Molière un théâtre à la française, un outil encore vivant de création et de diffusion capable d’accueillir une grande diversité de spectacles et de répondre à la vocation pluridisciplinaire de la Scène Nationale.

La façade

Au-dessus des dix marches du perron arrondi, elle est riche des sculptures dues à Auguste Baussan, André Saurel et à Jean-Antoine Injalbert. Un rythme ternaire la sous-tend, horizontalement et verticalement : en hauteur, s’élèvent trois étages très différents ; au bas, trois grandes portes ouvrent sur le hall ; trois baies avec leur balcon à balustres éclairent le foyer du premier étage, et, au-delà de l’entablement, l’attique couronne l’édifice et dérobe la naissance du toit. Sept masques sont visibles sur la façade ; tandis que le fronton proclame : « tragédie » et « comédie », ces sept masques souriants, comiques ou tragiques, sont disposés, trois au-dessus de la triple entrée au-dessus des fenêtres latérales du foyer. Quant à la pierre taillée, son choix dans une région calcaire réclamait une connaissance précise des provenances pour convenir à chaque partie de l’édifice : pierre de Beaucaire dite « claire-forte » pour les encadrements, pierre de Fontvieille dite « marquise » à l’étage, pierre des Estaillades pour la façade… catalogue impressionnant qui témoigne de la volonté de doter la ville d’un théâtre alliant esthétique et sécurité.

La salle

Elle témoigne d’un luxe discret, sans apparat inutile. Les loges sont modestes, de dimensions restreintes. Quant aux loges de scènes, réservées autrefois au Préfet, au Maire et au Commissaire de Police, elles sont réputées dangereuses et ne servent plus qu’à installer du matériel technique pour les spectacles.

Le lustre

Tout en cristal, il est l’œuvre d’Henri Beau (Opéra de Paris, théâtres de Nice et de Genève). Suspendu à vingt mètres au-dessus du public, il collectionne les records : 900 tours de manivelle et 10 tours de treuil pour effectuer sa descente tous les ans pour une révision et un nettoyage de trois jours, ainsi que le remplacement de toutes les ampoules.

L’avant-foyer

Chacun des deux escaliers est dominé par une statue de Marius Rousset, sculpteur sétois, installé à Paris. Réalisées d’un seul bloc de marbre blanc (ce sont les seules du théâtre), ces deux statues sont très languedociennes : l’homme est de taille moyenne, les traits fins, musclé sans excès. Porteur d’un luth sur l’épaule gauche, il figure, semble-t-il, le drame lyrique. Son vis-à-vis féminin de l’escalier de droite, dénudée sans complexe, symbole de la comédie lyrique, a les épaules graciles, les hanches développées, les jambes solides d’une jeune femme de son temps. Quatre médaillons en grès émaillés sont placés très haut dans l’avant-foyer. Trois grands compositeurs lyriques : Verdi, Berlioz, Wagner auxquels s’ajoutent Victor Hugo, dont la mort survint peu de temps avant que ne soit décidé la construction du théâtre. Enfin, aux murs, on remarque d’amusants masques-appliques dorés que Pirandello appelleraient « les grelots du fou ».

Le foyer

Admirablement situé, de belles proportions, il court le long de la façade. Rectangulaire et longiligne, il contraste avec les lignes courbes de la grande salle. Ses vitraux d’inspiration « art nouveau », aux couleurs discrètes, jaune et bleu pâle, aux décors de fleurs stylisées, laissent pénétrer à flot la lumière de la place par les trois grandes baies du premier étage de la façade. Il est décoré des peintures du sétois Guirand de Scévola tandis que, celles monumentales, des escaliers d’honneur, de Troncy, Galand et Azma célèbrent la vie locale (le carnaval, le port, les joutes).



L’Office de Tourisme de Sète organise également des visites qui permettent de découvrir l’envers du décor et de comprendre l’histoire de ce magnifique théâtre à l’italienne, les samedis à 14h30.

Calendrier, renseignements et tarifs :

Office de tourisme de Sète, 60 Grand’Rue Mario Roustan, 34200 Sète
04 99 04 71 71 | www.tourisme-sete.com