Les Ritals

François Cavanna n’avait pas sa langue dans sa poche, il l’a refilée à Bruno Putzulu, ancien pensionnaire de la Comédie Française, qui rend hommage au petit franco-rital de la communale, en adaptant pour la scène son roman éponyme Les Ritals.
Dans les années 1930, le terme de « Rital » résonnait fort, fort comme l’identification de Bruno Putzulu à Cavanna, qui possède en commun avec l’auteur les mêmes origines.
Les Ritals interroge la grande histoire et nous ramène à nos petites histoires. L’auteur raconte son père, ce héros, dont les poches regorgent de bricoles : un noyau de pêche, un bout de ficelle, des clous tordus… Mais aussi son enfance jusqu’à ses années de jeunesse.
Comme il est question ici de famille, Putzulu a demandé à son frère Mario Putzulu d’assurer la mise en scène. Celui-ci a mis au cœur du décor une table de cuisine couverte d’une toile cirée et des chaises. Un bleu d’ouvrier est suspendu dans un coin. La simplicité du dispositif s’appuie sur la complicité évidente entre l’acteur et le musicien Grégory Daltin au piano à bretelles d’où rejaillit toute l’humanité du spectacle.
Drôle, la langue de Cavanna est imagée à souhait. Chaleureux et émouvant sont les atouts maîtres des Ritals, dont l’actualité nous rappelle sans cesse la pertinence.